Exposition

Blaackbox : Afritopia

Vernissage le 09.09.21
Exposition du 5 au 19 septembre 2021

Entre utopies et dystopies, la Diaspora africaine globalisée se décline en univers de fusions culturelles qui semblent ne jamais avoir été plus puissantes et transformatrices que durant ce XXIème siècle. Au cœur des mouvements d’indépendance et d’égalité qui se déclinent aujourd’hui en Black Lives Matter si on ne retient que les grands titres, se trouve un impératif d’exister pleinement dans un monde globalisé, selon les droits humains les plus fondamentaux, et par la revendication d’une multitude de cultures émanant directement du continent, et de ses infinies diasporas dont le voyage « forcé » continue depuis des siècles.

Les pop-heroes de l’Afrique sont autant Mandela qu’Obama, en passant par Stromae, Marvin Gaye ou Youssou N’Dour, sans oublier les championnes de l’art contemporain que sont Ghada Amer, Julie Mehretu, Lynette Yiadom-Boakye ou Zanele Muholi. Leurs idéaux et leur parcours sont un leg inestimable qui nous inspire tous de manière directe ou plus invisible. Car leurs liens avec le continent et leur héritage sont tout autant explicites qu’ils sont universels. À l’aube de l’après-pandémie, il est indéniable que nous sommes tous interconnectés.

Au-delà des systèmes socio-économiques qui nous relient, il y a par-dessus tout nos valeurs communes et nos ressemblances. Ces dernières sont d’ailleurs souvent le mieux mises à nu par nos dissemblances, et c’est dans ce cadre précis qu’interviennent trois artistes d’origines africaines diverses qui regroupent ici leur nouveau travail pour rendre un puissant hommage déguisé au multiculturalisme bruxellois sous les projecteurs de l’identité. Si l’utopie de Thomas More énonce l’hypothèse d’un lieu parfait qui n’existe pas mais auquel nous devrions tous aspirer, le corpus pictural d’Afritopia cherche à restituer trois visions singulières d’un eldorado voltairien qui bat au centre de la capitale belge, et qui comme dans l’épopée de Candide regorge d’écueils et de faux semblants – car s’il n’existe pas de monde idéal, il y a bien certaines sociétés contemporaines qui y aspirent fondamentalement. Afritopia devenant ainsi un compte rendu artistique d’une Afrique qui peut exister partout ailleurs.